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Plaidoyer pour le libre accès à l’information scientifique

Le monde est plein de paradoxes. Le modèle économique actuel de l’édition scientifique en est un bon exemple. Beaucoup d’universités (y compris la nôtre) doivent faire des choix draconiens entre les ressources documentaires pour des raisons financières, parce qu’elles ne peuvent plus supporter les tarifs imposés par certains éditeurs commerciaux. Une aberration, quand on pense que ce sont les chercheurs qui produisent ces données !

Or, d’une part les chercheurs ont absolument besoin d’accéder sans mesure aux connaissances scientifiques et, d’autre part, les universités européennes, de plus en plus contraintes sur le plan budgétaire, ne peuvent continuer plus longtemps à consacrer une part significative de leur budget aux éditeurs de publications scientifiques : plusieurs centaines de millions d’euros chaque année qui sont, de fait, distraits à la recherche et à la formation. Le libre accès à l’information scientifique conditionne le développement de la recherche et de l’innovation en Europe. Ce n’est pas un mince enjeu.
À l’automne 2015, la LERU (Ligue des universités de recherche européennes) a successivement lancé une campagne en faveur du libre accès et publié une déclaration invitant à « aller de l’avant pour le libre accès ». Son objectif était d’inviter les universités, les organismes de recherche, les partenaires financiers et les chercheurs à adresser un message fort à la Commission européenne et à la présidence néerlandaise du Conseil de l’Union européenne. Près de 10 000 universitaires à travers toute l’Europe ont signé cette déclaration, démontrant ainsi que ces enjeux sont primordiaux et largement partagés par l’ensemble de la communauté universitaire.
La LERU demande que toutes les parties prenantes du processus de publication – les chercheurs, les partenaires financiers de la recherche, les universités, les éditeurs, les bibliothèques et les gouvernements – se mettent autour d’une table pour envisager des modèles économiques innovants pour la publication en libre accès.
D’autant qu’aujourd’hui, la numérisation permet un accès sans mesure aux données et à la connaissance et ouvre de nouveaux usages.  C’est pour ces raisons que s’engager en faveur de l’open access est un devoir : si nous voulons que l’information que nous produisons soit utilisée et diffusée, nous devons offrir à nos chercheurs des solutions d’open access les plus performantes possible.
L’Université de Strasbourg porte un projet ambitieux d’archives ouvertes institutionnelles, à la fois pour les publications scientifiques et pour les données de la recherche. Ce projet (les Archives ouvertes de la connaissance) concerne l’ensemble des établissements alsaciens et nous le co-pilotons avec nos partenaires de l’Université de Haute-Alsace. Notre plateforme dédiée s’ouvre à la production dans les semaines à venir. Le lancement officiel s’effectuera au moment de la rentrée universitaire.  Un beau défi !

Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg

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L’Initiative d’excellence, révélateur de tous les talents de l’Université de Strasbourg

Confirmé par le jury international d’évaluation le 29 avril, le projet Initiative d’excellence de l’Unistra voit ses fonds pérennisés. Au-delà de ce résultat, le dispositif permet d’œuvrer sur le temps long au bénéfice de l’ensemble de l’université et des personnes qui la composent.

Travailler sur les vestiges d’une oasis égyptienne grâce aux compétences partagées d’un géographe, d’un archéologue et d’un géologue, c’est le petit miracle qu’a permis le projet de recherche pluridisciplinaire « Autour des points d’eau. Expansion et régression d’un territoire irrigué de l’oasis de Bahariya, des pharaons à nos jours », financé par l’Initiative d’excellence. « Car quel autre dispositif que l’Idex, qui fait la part belle aux projets pluridisciplinaires, aurait pu soutenir une telle initiative, portée par trois unités mixtes de recherche Unistra/CNRS1 ? », s’enthousiasme Serge Potier, vice-président de l’Université de Strasbourg délégué aux Investissements d’avenir.
Outre les appels à projets pluridisciplinaires, l’Idex à l’Unistra, c’est aussi le recrutement de chercheurs internationaux de haut vol à travers l’Institut d’études avancées (Usias), l’Institut de développement et d’innovation pédagogiques (Idip), les résidences d’artistes, l’Ososphère, OpenLab, l’usine-école Ease, le réseau Alumni, le Pôle unique d’ingénierie, le Campus européen, Navi-Campus
« Plus qu’une simple énumération de projets, l’Idex doit être vue comme une formidable opportunité pour aller plus loin en matière d’expérimentation et d’innovation », avance Olivier Guyot, directeur de la mission Investissements d’avenir. Un cap qui va pouvoir être maintenu et même poursuivi plus avant grâce à la bonne nouvelle du 29 avril. « Au terme de la période probatoire de quatre ans, les 750 millions d’euros placés par l’État au titre des Investissements d’avenir nous sont définitivement acquis, poursuit Olivier Guyot, et nous bénéficions des intérêts annuels de ce capital non-consomptible, soit 25 millions d’euros par an. » Le label Initiative d’excellence a été lancé pour déterminer une dizaine de pôles universitaires français de rang international : « Et nous faisons partie du trio de tête2 ! » tient à insister Serge Potier.

« Imaginer des synergies »

Certains dispositifs, comme les chaires attractivité-recherche lancées en fin de période probatoire, vont ainsi pouvoir être poursuivies. Serge Potier et Olivier Guyot insistent sur le fait que les fonds Idex continueront à être exclusivement destinés à soutenir des projets innovants. Ils pointent du doigt la tentation d’utiliser « ces crédits en substitution des fonds réguliers, pour combler un déficit, par exemple : à nous de mettre en place des mécanismes de contrôle interne pour contrecarrer ce risque ». Lorsqu’ils regardent vers l’avenir proche, tous deux imaginent des collaborations entre projets labellisés Idex, « pour que chacun ne travaille pas en vase clos », des liens resserrés avec la Satt, l’Institut hospitalo-universitaire... « Rien n’est figé, il reste de nombreuses choses à construire et des synergies à imaginer ! »

Cinq axes prioritaires

Le comité de pilotage des Investissements d’avenir devra se réunir avant l’été pour remettre à plat la distribution des moyens en fonction des cinq leviers, axes prioritaires de la mise en œuvre des Idex : recherche ; formation ; culture, sciences et société ; développement économique et pilotage. « Cette répartition, donnant jusqu’à présent la priorité à la recherche, avec 60 % des crédits alloués, ne sera pas révolutionnée, prédit Serge Potier. Car c’est la recherche expérimentale qui coûte le plus cher. Mais n’oublions pas que le jury a souligné notre notable effort sur la formation (20 % des crédits), et que recherche et formation s’enrichissent l’une l’autre. »
L’international, notion transversale fondamentale de l’Idex, sera au cœur des défis futurs : de nouvelles collaborations sont à imaginer avec des universités asiatiques ou dans le cadre du Campus européen, auquel il faut donner corps…
« L’excellence que veut mettre à l’honneur l’Unistra à travers l’Idex est une excellence d’inclusion. Ainsi, les projets de toutes les unités de recherche et de toutes les composantes sont susceptibles d’être soutenus. Au final, tous les domaines de la recherche (sciences humaines et sociales, sciences et technologies, sciences de la vie) ont bénéficié de l’accompagnement de l’Idex pour un nombre équivalent de projets, conclut le vice-président. À nous de faire en sorte que cette dynamique se poursuive : celle d’une excellence non pas pensée comme valorisant seulement le top niveau, mais comme le coup de pouce indispensable pour aller plus loin. Pour révéler et faire rayonner les projets et les talents partagés de l’Unistra, qui ne demandent qu’à l’être. »

Elsa Collobert

1 Laboratoire Archéologie et histoire ancienne : Méditerranée-Europe (Archimède), Institut de physique du globe et Laboratoire image, ville, environnement (Live).
2 Aux côtés des universités de Bordeaux et Aix-Marseille.

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Du 6 au 19 juin, on enfourche son vélo pour venir au boulot !

Pour la première fois, du 6 au 19 juin, l’Université de Strasbourg participe au challenge inter-entreprises « Au boulot à vélo ».

Entreprises, administrations, associations, coopératives… Chaque année depuis 2009, l’association Comité d'action deux roues (Cadr67), soutenue par l’Eurométropole de Strasbourg, propose à leurs salariés de cumuler le plus grand nombre de kilomètres effectués à vélo, sur des trajets quotidiens pour aller travailler. Pour la première fois cette année, l’Université de Strasbourg s’aligne sur la ligne de départ aux côtés de la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU), la Caisse d’allocations familiales (CAF), Arte...
Les employeurs publics et privés participants sont classés en fonction du nombre de kilomètres effectués à vélo pendant le temps du challenge, rapportés au nombre de salariés de la structure. Il s'agit d'une moyenne pondérée, ce qui signifie que pour gagner il faut tout à la fois :

  • avoir le plus grand nombre possible de participants par rapport à l’effectif de la structure,
  • être régulier sur toute la durée du challenge, et venir le plus souvent possible sur la durée du challenge à vélo, même pour les petits trajets,
  • et en dernier lieu motiver ses collègues à participer !

Pour participer, rien de plus simple : du 6 au 19 juin 2016, venez « Au boulot à vélo » et répertoriez les kilomètres parcourus entre votre domicile et l’Université de Strasbourg et pendant vos déplacements professionnels sur votre fiche individuelle. Jusqu’au 25 juin, envoyez en quelques secondes votre fiche individuelle via la plateforme dédiée. Comme tous les kilomètres comptent, n’hésitez pas à participer à tout ou partie du challenge. Le titre d’entreprise la plus Véloptimiste et de nombreux lots pour les participants vous attendent !
Par ailleurs, à l’occasion du tour de chauffe Toutes à Vélo qui aura lieu à Strasbourg le 5 juin 2016, un classement entièrement féminin sera proposé.

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« Coté cours » : didactique, esthétique et botanique

En quelques mois, le Jardin botanique de l’Université de Strasbourg et l’atelier de didactique visuelle de la Haute école des arts du Rhin (Hear) ont construit un ensemble d’outils pédagogiques (parcours avec signalétique, « manips », pop-up, livret et site internet) pour les classes de terminale, baptisé « Côté cours ». Il sera inauguré le 3 juin 2016, lors des Rendez-vous aux jardins.

Quoi de plus concret et d'enrichissant que d’apprendre les stratégies végétales et les mécanismes biologiques en observant les plantes du Jardin botanique ? Grâce aux outils développés par les étudiants (et professionnels) en didactique visuelle, les élèves ont maintenant des supports attractifs, ludiques et beaux pour intégrer des notions à première vue pointues comme la spéciation, la polyploïdisation, la domestication ou l’adaptation à l’environnement, toutes au programme de terminale scientifique.

Apprendre autrement au Jardin botanique

Par exemple, l'une des trois manips, « Savez-vous croiser les choux ? », permet de comprendre la formation de nouvelles espèces par hybridation. Munis d'un classeur ressource sous forme d'arlequinade (livre animé) et d'un livret d'enquête, les élèves suivent un des trois parcours didactiques, comme un jeu de piste, à la rencontre des plantes qui illustrent leur cours. Ils pourront surfer sur le site internet dédié pour approfondir ou préparer leur visite.
« Notre crédo est de donner une forme visuelle attractive à des thèmes assez techniques. Ce projet a donné lieu à une synergie assez rare entre gens du savoir et artistes. Un dialogue entre art et science. L’équipe du Jardin botanique a une vraie qualité de vulgarisation, avec une forte attention à la manière de faire intégrer ce savoir aux élèves », commente Olivier Poncer, responsable de l’atelier de didactique visuelle. Le projet s’insère également dans le programme de recherche Didactique tangible de la Hear.

De la recherche à la fabrication

Le projet a débuté en octobre 2015, à l’initiative du Jardin botanique, qui a souhaité créer un dispositif de médiation, étant donnée l'importance de la biologie végétale dans le nouveau programme de terminale scientifique. Grâce à un financement Idex (Initiative d’excellence), la collaboration a pu aboutir à la production effective des outils. Dans une première phase, les étudiants ont effectué des recherches en s’inspirant de démarches similaires, en découvrant les collections du jardin, en assistant à des conférences de professionnels, pour aboutir à un ensemble de propositions, une « boîte à idées » pour le jardin. « Elles étaient tellement captivantes et formidables que nous avons décidé de ne pas passer par une entreprise mais de poursuivre avec eux pour la réalisation et la production des outils », explique François Labolle, directeur du Jardin botanique.
Les idées sélectionnées ont ensuite été développées et fabriquées, en associant les étudiants auteurs, des professionnels (dont deux jeunes diplômés de la Hear), l’équipe du jardin (scientifique, jardinier, responsable des collections et responsable pédagogique), ainsi que le rectorat, des enseignants et des classes de terminales pour tester les outils. « C'est un projet original et novateur, car il n'en existe pas d'autre aussi ciblé. Il a donné lieu à un échange permanent et très riche. Toute l'équipe du jardin s'est mobilisée. Il m'enthousiasme car il mêle innovation et transmission, dans le partage », conclut François Labolle.
Ce dispositif didactique sera proposé aux lycées dès la rentrée de septembre 2016, lors de visites scolaires d’une demi-journée.

Stéphanie Robert

À noter : samedi 4 et dimanche 5 juin, le Jardin botanique (28 rue Goethe) de l’Université de Strasbourg ouvre ses portes à l'occasion de la réouverture de la serre des milieux arides.

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Coupes dans les budgets de la recherche : J. Hoffmann et J.-M. Lehn prennent position

Le 23 mai 2016, huit grands scientifiques français, dont Jean-Marie Lehn et Jules Hoffmann, prix Nobel de l’Université de Strasbourg, ont publié une tribune dans le journal Le Monde. Objectif : alerter le gouvernement des conséquences d’un projet de décret présenté en commission des finances de l’Assemblée nationale, mercredi 18 mai, annulant 256 millions d’euros de crédits 2016 de la Mission recherche enseignement supérieur.

Selon leurs propos, ces 256 millions d’euros  représentent un quart des économies nécessaires pour financer les dépenses nouvelles annoncées depuis janvier. Les principaux organismes de recherche sont particulièrement touchés, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria), pour une annulation globale de 134 millions d’euros. « Nous savons combien les budgets de ces organismes sont tendus depuis de longues années. Ce coup de massue vient confirmer les craintes régulièrement exprimées : la recherche scientifique française, dont le gouvernement ne cesse par ailleurs de louer la grande qualité et son apport à la R&D, est menacée de décrochage vis-à-vis de ses principaux concurrents dans l’espace mondialisé et hautement compétitif de la recherche scientifique. »

« Suicide scientifique et industriel »

Autre point abordé par ces huit scientifiques : une analyse récente de la société Thomson-Reuters plaçait trois organismes français, le CEA, le CNRS et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), parmi les dix organismes publics les plus innovants au monde, illustrant ainsi le fait que notre pays dispose bien de la recherche de base et d’une R&D de qualité, conditions nécessaires pour mener à bien le redressement économique du pays. « Les mesures qui viennent d’être prises s’apparentent à un suicide scientifique et industriel. Dans ce monde incertain, la qualité de notre recherche est un atout considérable… Car il n’y a pas de nation prospère sans une recherche scientifique de qualité. »
Depuis plusieurs jours, cette prise de position agite les médias et a été immédiatement suivie d’effets. Dès mardi 24 mai, la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a réaffirmé « son engagement total à sanctuariser les fonds pour la recherche », conformément à l’engagement de François Hollande. Mercredi 25 mai, Thierry Mandon, secrétaire d’État en charge de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, déclarait à l’AEF : « Les organismes n’auront aucun programme, aucun projet à arrêter, aucun recrutement à différer. Nous avons neutralisé les conséquences du décret pour les organismes ». Le président Hollande recevra tous les signataires de la tribune à l’Élysée, lundi matin 30 mai.

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L’archéologue qui documente la destruction du patrimoine syrien

Cheikhmous Ali est syrien et chercheur associé de l’unité de recherche Archéologie et histoire ancienne : Méditerranée-Europe (Archimède). Spécialiste du Proche-Orient  ancien, il crée en 2012 l’Association pour la protection de l’archéologie syrienne (Apsa), lorsque les premiers monuments et sites historiques sont touchés par la guerre. Depuis, il alerte les instances gouvernementales, la communauté scientifique et le public sur la destruction de ce trésor classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Comment votre association s’organise-t-elle et parvient-elle à agir à distance ?
L’Apsa est divisée en deux groupes. Le plus important est un réseau de collaborateurs répartis dans plusieurs villes syriennes, qui nous informe des dommages causés au patrimoine grâce à l’envoi de photos ou de vidéos. De notre côté, nous étudions l’ampleur de ces détériorations avec les membres archéologues de l’association, dont plusieurs sont issus de l’équipe Archimède. Nous sollicitons aussi l’expertise de nos collègues de l’université et d’ailleurs, selon qu’il s’agit de lieux ou d’objets relatifs à l’époque romaine, hellénistique ou byzantine. Ce travail d’inventaire nous permet d’établir et de mettre à jour des rapports destinés aux institutions telles que l’Unesco, ou bien Interpol lorsqu’il s’agit d’objets pillés ou volés dans les musées. La fréquence de ces informations dépend bien sûr de la situation sur place. Nous sommes aussi dépendants de l’évolution du conflit.

Justement, on observe plusieurs revirements de situation, comme la reprise de Palmyre par les troupes gouvernementales, fin mars. Est-ce que ces inflexions garantissent une meilleure protection du patrimoine ?
Non. Les médias ont beaucoup communiqué sur les exactions commises par Daech à Palmyre. Mais la cité subit des dégradations successives depuis 2012. Quel que soit l’acteur militaire présent, un bâtiment ou un site archéologique occupé reste en danger puisqu’il devient une cible. Ces occupations bouleversent aussi l’archéologie des sols, à cause des bulldozers et autres engins de terrassement, utilisés pour tracer des routes, creuser des fosses et des buttes de protections. En ce qui concerne le pillage et les fouilles clandestines, il s’agit malheureusement d’un commerce de guerre et quelle que soit la force en présence, une partie profite et entretient ce trafic. C’est dramatique, car chaque objet extrait de son niveau géologique perd toute sa valeur scientifique, même s’il s’agit d’un simple morceau de céramique.

Quelles sont les actions envisagées à partir du travail de collecte de l’Apsa ?
Lorsque cela est possible, nous conseillons nos collaborateurs en Syrie pour protéger ou consolider des monuments menacés. Nous sommes par ailleurs très sollicités dans les discussions concernant les programmes de restaurations post-conflits. Malgré l’état de guerre et la situation humanitaire qui sont prioritaires, la réhabilitation d’un tel patrimoine exige énormément de réflexions et de préparations. Il faudra avant tout veiller à préserver l’identité des sites archéologiques et des monuments. Cela peut représenter plusieurs années d’investissements selon l’étendue des dommages et il y aura nécessairement des phases de négociations politiques et scientifiques.

Guillaume Thépot

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La gestion électronique des documents prend son envol

Lancé en 2012 et piloté par la Direction des usages du numérique (DUN), le projet de mise en place d’un système de gestion électronique des documents (GED) à l’université prend de l’ampleur. Après une première phase de définition des besoins et de choix de la solution technique, le projet a connu une accélération fin 2014.

Des financements Idex ont permis l’embauche de deux personnes  : Sonia Gasser-Kuznik et Thomas Gaza-Jacquemin, respectivement chef de projet GED et responsable de l’accompagnement et de la formation à la GED. Ces deux personnes constituent la cheville ouvrière du projet, avec l’appui des équipes de la Direction informatique.

Déjà 9 000 documents hébergés

Derrière ce terme sibyllin se cache une plate-forme informatique de gestion des documents électroniques produits par l’établissement, quelle que soit leur nature (procès-verbaux et délibérations de conseil, documents marché, facture, etc.) ou leur type (documents Word, Excel, PDF, etc.). Cet outil permet de déposer des documents de façon centralisée, les archiver, les indexer, les partager et les rechercher. Il vise à remédier aux problèmes courants que tous les services rencontrent : duplication d’un document à plusieurs endroits, gestion de plusieurs versions, envoi de documents par mails qui encombrent les boites de réception, etc.
L’université a fait le choix de la solution Nuxeo, un logiciel libre utilisé par de nombreuses universités françaises.

Une phase pilote concluante

Dans un premier temps, seules des structures pilotes ont utilisé cet outil. L’équipe projet a recueilli leurs besoins et les a modélisés. Face à des documents très hétérogènes et des cas d’usage variés, il a fallu mettre en place différentes solutions, rendues possibles par la souplesse de Nuxeo. Le type de document, le mode de diffusion, les droits d’accès sont personnalisables, jusqu’à la fenêtre de saisie et d’envoi des fichiers.
L’équipe projet a fourni un accompagnement continu afin de faciliter la tâche des agents, car adopter une nouvelle application informatique ne va pas sans un changement des pratiques professionnelles. Pour ne pas provoquer une surcharge de travail pour les services concernés, l’équipe a également pris en charge la reprise des documents existants et leur transfert.
Cette phase pilote s’est avérée concluante : la Direction des ressources humaines utilise la GED pour numériser et traiter l’ensemble des entretiens professionnels réalisés depuis 2008. Cette dématérialisation leur permet de retrouver tous les entretiens d'un agent très facilement. La Direction des finances (DFI) y a placé les documents relatifs aux marchés passés par l’université (Info achats). Véritable support de communication, Info achats permet à la DFI d'accompagner tous les acheteurs dans leurs démarches. La Direction générale des services et le Service des affaires juridiques et institutionnelles s’en servent pour diffuser les procès verbaux et délibérations des conseils (conseil d'administration, conseil académique plénier et congrès). Au total, ce sont d’ores et déjà plus de 9 000 documents qui sont hébergés sur la plate-forme.

Un projet fait pour durer

Le souhait est désormais de familiariser l’ensemble des services centraux avec la GED. Tous ont été contactés pour basculer dans Nuxeo les documents qu’ils avaient mis en ligne dans la rubrique « Vie de l’université » de l’ENT. Grâce à cette première approche, chaque service va pouvoir prendre connaissance de l’outil et s’y familiariser. Une formation a également été inscrite au catalogue de la formation continue des personnels. Petit à petit, le projet va essaimer et le nombre de documents disponibles va augmenter.
Le champ d’application de la GED est immense : tout document qui a un caractère officiel ou qui a vocation a être partagé en interne ou communiqué à l’extérieur peut y trouver sa place. Ce projet va donc s’inscrire dans la durée. Dans les semaines et mois à venir, il y a fort à parier que l’on entende de plus en plus parler de la GED à l’université.

Edern Appéré

La GED est accessible dans l’ENT via le menu Documentation > Documents administratifs (GED)

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Ce que l'Euro 2016 de football nous dit de l'Europe

Un cycle de rencontres intitulé "Ce que l'Euro 2016 de football nous dit de l'Europe" est organisé du 31 mai au 10 juin. Un événement universitaire en prise directe avec l'actualité, puisque la phase finale du 15e Championnat d’Europe de football de l’UEFA, l’Euro 2016, se tient en France du 10 juin au 10 juillet 2016.

Catalyseur de ferveur nationale, hyper-médiatisé, parfois entaché par des scandales de corruption et des affaires défrayant la chronique... Juste avant que ne démarre l'Euro 2016, accueilli en France, un cycle universitaire propose de se pencher sur les rapports qu'entretiennent l'Europe et les Européens avec ce sport aux multiples facettes.
Le coup d'envoi sera donné à la Bibliothèque nationale et universitaire, mardi 31 mai, à 18 h, avec le débat-rencontre "Le football, miroir des sociétés européennes". S'ensuivront des conversations autour de deux ouvrages sur le football, animées par des universitaires spécialistes du domaine, jeudi 9 juin 2016, à 18 h, à la librairie Kléber, préludes au colloque « Ce que l’Euro nous dit de l’Europe. Football et sociétés dans l’espace européen », vendredi 10 juin, à la Maison interuniversitaire des sciences de l’Homme - Alsace.